Ménopause et hypothyroïdie : une vigilance accrue !

Les changements hormonaux liés à la ménopause peuvent avoir un impact sur les niveaux d’hormones thyroïdiennes. Notamment en cas de dysfonctionnement thyroïdien et de traitement substitutif hormonal. En effet, la ménopause induit, par les modifications physiologiques qu’elle engendre, une diminution de la sécrétion des hormones thyroïdiennes.

Les données montrent un niveau moyen de TSH significativement augmenté chez les femmes à partir de 50 ans. Rappelons que le dosage de TSH est un marqueur biologique du fonctionnement de la thyroïde, les valeurs de TSH sont inversement corrélées au fonctionnement thyroïdien, c’est à dire que plus le taux de TSH est grand, moins la thyroïde est active, et inversement. A la ménopause, la thyroïde serait moins réactive au rétrocontrôle par la TSH, ce qui favoriserait notamment la survenue d’hypothyroïdies.

Il existe un risque de passer à côté de la découverte d’une hypothyroïdie chez une femme ménopausée. En effet, certains signes cliniques tels que fatigue, frilosité, prise de poids, troubles de l’humeur et du sommeil, pertes de cheveux, crampes peuvent être confondus avec ceux du syndrome climatérique (signes liés à la ménopause). C’est pourquoi, une surveillance particulière de la fonction thyroïdienne par votre médecin doit être réalisée pendant cette période.

Lorsqu’un traitement hormonal de la ménopause est envisagé, il est important de prendre en compte un effet potentiel sur la fonction thyroïdienne. En effet, il a été démontré que les œstrogènes prises par voie orale induisent une hausse de la protéine de transport des hormones thyroïdiennes (la thyroglobuline ou TBG) ce qui va diminuer le taux d’hormones thyroïdiennes circulant dans l’organisme. C’est pourquoi il est recommandé de réaliser un dosage de TSH à la mise en place du THM, puis 6 semaines après, pour contrôler la thyroïde.
La mise en place d’un THM n’est pas contre-indiqué en cas de pathologie thyroïdienne. Si une personne en hypothyroïdie avérée est traitée par L-thyroxine, il est recommandé de différer la prise des deux traitements en prenant la L-thyroxine le matin, a jeun et le traitement hormonal de la ménopause en fin de journée.

La préménopause est un moment particulier pour la fonction thyroïdienne. La surveillance de l’équilibre thyroïdien doit être renforcée et c’est aussi le moment d’en prendre soin par une alimentation adaptée, permettant d’éviter toute carence en nutriments essentiels. Rappelons le rôle crucial de l’iode et du sélénium, mais aussi de nombreux éléments tels que le zinc, le fer, le magnésium, les vitamines du groupe B et notamment la vitamine B12 chez les personnes souffrant de la malade d’Hashimoto pour lesquels une carence est courante, tout comme la vitamine D. L’utilisation de compléments alimentaires spécifiques reste une solution adaptée pour cette période pas toujours facile à appréhender.

 

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